Tournée coop : Bonne fête L’Îlot Fleuri

Une année de fête s’annonce pour l’Ilot Fleuri. La cour, toute décorée et enjolivée par les herbes et légumes qui juchent les rambardes, nous annonce ses 25 ans d’existence. L’année de sa constitution et celle de sa construction étant séparé de douze mois, une deuxième fête des 25 ans sera organisée dans un an. Malgré les rares rayons de soleil, les membres, qui lentement remplissent l’espace, sourient et se permettent quelques pas de danse. 

Nous avons l’occasion de rencontrer d’anciens membres locataires, des membres fondateurs, et des membres qui viennent tout juste d’emménager. Des adultes ayant grandi dans d’autres coopératives du centre-ville nous saluent alors que des enfants courent autour de nous. La coopérative grouille de vies et d’histoires. 

 

 

Un peu d’histoire

L’Ilot Fleuri et ses jumeaux s’érigent en une espèce de forteresse sur ce qui s’appelait avant « Plywood City ». Entre l’ancienne maison du Parti nationaliste chinois (le Kuomintang), les maisons en rangées et les escaliers qui mènent vers le quartier historique, la coopérative a une vue panoramique sur tous les quartiers qui l’entourent. Elle partage sa cour intérieure avec trois autres complexes construits au même moment et conçu par le même architecte il y a 25 ans : des maisons de villes et des condos de luxe. 

Depuis sa constitution, le discours autour du contexte d’habitation de la coopérative a bien changé. D’abord publicisé comme des « condos à prix modiques » en suivant l’exemple de ses voisins, la coopérative a d’abord attiré beaucoup de personnes retraités qui souhaitaient quitter la banlieue pour se rapprocher du centre-ville.

Contrairement au discours majoritaire dans les coopératives, les membres nous affirment que malgré toutes les difficultés que la pandémie a apportées pour la coopérative, cette dernière a aussi permis des changements positifs. Par exemple, un comité désinfection des aires communes a été formé par les membres et l’enthousiasme  entourant les projets de jardinage s’est considérablement amplifié. La théorie des membres  pour expliquer ce regain de participation est que le tissu social était déjà bien tissé avant la crise sanitaire.

 

Conjuguer au présent

Le lieu hautement central et symbolique dans lequel s’est enraciné la coopérative est depuis toujours un terreau fertile d’histoires pour la culture populaire. Aujourd’hui, les habitants de l’îlot Fleuri contribuent à leur façon au tissage de la trame sociale et urbaine de Québec.

Pour les membres, la coopération et l’entraide se cultive par le biais de projets tels que leurs nombreux jardins, leur chantier d’autosuffisance énergétique, leur station de dons d’objets ainsi que leur incitatif au co-voiturage via leur entente particulière avec Communauto. Ce dernier partenariat encourage les déplacements écologiques et autonomes, l’entraide entre les membres utilisateurs de ce services en plus de redonner à la communauté en offrant des Communauto dans un secteur moins desservi par le service. 

Bien que la grande mixité de gens et d’organismes donnant vie au quartier Saint-Roch amène évidemment son lot de défis au quotidien, la coopérative réussit à s’adapter à cet environnement grouillant et en constant changement. Les membres mènent leurs propres projets portés par la volonté d’améliorer le bien-être et la qualité de vie des habitants. On nous mentionne par exemple une table de don à l’une des entrées afin de privilégier l’entraide et la réutilisation d’objets divers.

 

Le regard vers l’avenir 

Plusieurs projets motivent les troupes de la coopérative. Ces projets tournent tous autour de ce que certains s’amusent à appeler « le plan de survie en cas d’apocalypse ». Le jardin grandissant entre d’ailleurs dans la portion « autonomie alimentaire » de ce fameux plan. En plus d’être une autre occasion de collaborer, les membres nous ont mentionné que les jardins permettent des échanges intergénérationnels en plus de faciliter la transmission de connaissances de façon organique. 

De plus, de nouvelles locataires viendront bientôt occuper l’étage supérieur de la coopérative : Des poules et des abeilles. Lentement, des installations sont mises en place afin de s’assurer que les poules survivent à l’hiver en plus de rendre le toît accessible et sécuritaire à tous les habitants et leurs enfants.

 Finalement, la coopérative réfléchie à un plan d’autosuffisance énergétique afin de ne pas manquer ni de chauffage ni d’électricité pendant des événements climatiques intenses. Tous ces projets annoncent bien sûr des travaux majeurs. Mais aucun événement futur ne semble faire peur aux membres de la coopérative.



04 Oct 2023

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