Semaine de la relève coopérative : S’impliquer pour le mieux-vivre ensemble

Dans le cadre de la Semaine de la relève coopérative du 12 au 18 février 2023

 


Annie Lavoie

La Semaine de la relève coopérative a pour mission de sensibiliser la jeunesse québécoise aux innombrables avantages individuels et collectifs résultant de leur implication dans un projet coopératif, qu’il soit pédagogique ou ancré dans le mouvement coopératif et mutualiste. Que ce soit en tant que consommateur.trice, membre, administrateur.trice, fondateur.trice ou ambassadeur.rice, la possibilité de faire une différence positive dans son milieu en s’engageant auprès d’entreprises coopératives est à la portée de tous.¹

Pour cette occasion, autour d’une tasse de café bien chaud, je suis allé à la rencontre d’une femme inspirante avec un parcours impressionnant.

Je vous présente Annie Lavoie, membre et présidente de sa coopérative et administratrice au sein du conseil d’administration de la Fédération des coopératives d’habitation de la Mauricie et du Centre-du-Québec (FÉCHMACQ).


Nous sommes en 2010. Annie se rend chez un couple d’amis habitant dans une coopérative. Ce modèle collectif, qui, à ses yeux, était plutôt méconnu, a grandement piqué sa curiosité.

C’est quoi ça?”

« On pense qu’une coopérative d’habitation, c’est d’habiter dans un loyer à coût abordable, et de faire des tâches. Ce n’est pas juste ça. Habiter en coopérative, c’est aussi l’occasion de s’engager au sein de son milieu. Sur le marché privé, on a tous connu un propriétaire qui essaie d’étirer la sauce pour une réparation, pouvant même être parfois majeure. En coopérative, les locataires ont une prise en charge collective, permettant ainsi une efficacité tant au niveau administratif que logistique, car tous travaillent étroitement ensemble pour le bien de leur communauté ».

Annie a toujours eu ça en elle, ce côté engagé, revendicateur, entreprenant. On a qu’à remonter dans son parcours scolaire, où elle a toujours aimé participer à la vie associative de son école. J’étais la petite impliquée, je manifestais, je revendiquais, j’organisais des activités au sein du comité de pastorale, je m’engageais pour le bien d’autrui.”

Effectivement. Ce modèle collectif lui plaît.

En 2014, Annie entame des démarches à Drummondville pour habiter dans une COOP, mais à l’époque, rien n’était disponible.

Au bout de 2 ans, suite à des démarches auprès de la Fédération des coopératives d’habitation de la Mauricie et du Centre-du-Québec (FÉCHMACQ), Annie a enfin pu avoir un logement dans une coopérative d’habitation.

“C’est certain que le prix du loyer était un facteur important, mais au-delà de ça, moi, ce qui me motivait, c’était de m’impliquer, d’avoir accès à un logement autogéré. D’avoir un contrôle sur mon milieu de vie.”

Excitée de faire partie d’une coopérative d’habitation, elle n’a pas tardé à vouloir comprendre ses rouages, notamment en allant à l’Assemblée générale de sa coopérative. Je suis allé à la rencontre des gens, je tenais à les connaître, les comprendre, l’intérêt était fort.”

En discutant autour d’un feu avec la présidente de son conseil d’administration, Nancy, qui déménageait sous peu, celle-ci lui propose d’intégrer le conseil. Annie a littéralement accepté. Elle se fait ensuite élire en caucus en tant que présidente.

Sa belle énergie, sa volonté d’améliorer son milieu de vie et sa passion pour l’énergie verte ont fait d’elle une candidate idéale pour présider sa coopérative. Plus le temps avance, et plus les membres de son conseil d’administration embarquent et se mobilisent, chacun avec leur force respective et à leur rythme.

Et puis quelque chose l’interpelle. La Fédération de l’habitation coopérative du Canada (FHCC) a mis sur pied un concours permettant aux coopératives d’habitation de concevoir et de mettre en œuvre des projets qui rendront leur communauté plus verte grâce à des microsubventions. Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. En compagnie de sa voisine, Suzanne, Annie a vu cette offre comme une opportunité. Ensemble, ils ont fait une demande de subvention et leur coopérative a été sélectionnée.

Une belle réussite.

Des projets, il y en avait sur la table. Troquer la tondeuse par un couvre-sol végétal, réduisant ainsi les tâches à accomplir et économiser l’espace de son milieu de vie, se doter d’un bac à jardin communautaire pour rendre plus accessibles les légumes et en faire une activité de choix pour les familles, de les sensibiliser à de beaux produits locaux, peu chers et écologiques.

Pour les enfants, c’est du concret. Tu plantes une graine, et tu reçois une tomate. Il y avait quelque chose de magnifique dans ce projet-là! Chaque membre de la coopérative a contribué et mis la main à la pâte. On a fait des essais et erreurs, on s’est parlé, on s’est questionnés, on s’est impliqués dans toutes les étapes de création. Chaque personne avait sa force, l’un, c’était la paperasse, l’autre, c’était de prendre une pelle, d’arracher le gazon, de trouver une remorque ou d’être proactif sur le terrain. C’était tout un travail d’équipe. On se commandait un lunch et on mangeait ensemble”.

Une vie associative, quoi.

L’implication d’Annie ne s’arrête pas là. On lui informe que le conseil d’administration de la FÉCHMACQ a deux postes en élection. Annie saute sur l’occasion. Ça a vraiment été impulsif. Je me suis levée et j’ai dit Je vais le faire! Et en sortant je me suis demandé : Je n’en avais pas déjà assez?” [rires]  Mais sa volonté d’apprendre, d’acquérir de nouvelles connaissances et compétences a pris le dessus.

J’ai une grande admiration pour les gens qui s’engagent au sein du CA de la FÉCHMACQ. Il y a Hélène, elle, ça fait plus de 25 ans qu’elle s’implique. Ça fait presque aussi longtemps que je suis en vie! [rires] J’admire ça extraordinairement”!

Annie ne cesse d’apprendre et elle peut en faire bénéficier à tous ses membres auprès de sa propre coopérative. Tout le monde y gagne.

Avant de terminer la rencontre, je lui ai posé une question. “Si tu avais une baguette magique, quel serait ton souhait en matière de relève en coopérative d’habitation?

De voir les jeunes se mobiliser et de bâtir une COOP autosuffisante à la campagne, avec une immense cuisine collective, un grand jardin, jouer dans la terre. Et pourquoi pas réaliser une gigantesque sauce à spaghetti avec les légumes de son jardin et l’offrir à tous. De ramener notre vie à quelque chose d’actif, de concret. Comme un microvillage.”

Voir grand. C’est le souhait d’Annie.

Quel est le vôtre?

L’avez-vous aussi, l’effet COOP? #EffetCOOP

 

LES COOPÉRATIVES EN CHIFFRES²

Les coopératives d’habitation représentent le plus important groupe de coopératives au Québec.

  • 1 300 coopératives
  • 30 000 logements
  • 60 000 locataires
  • 200 M$ en chiffre d’affaires
  • 1,5 G$ en valeur totale des actifs

Ce qui en fait l’un des plus importants parcs de logements locatifs au Québec.

On retrouve des coopératives d’habitation dans toutes les régions du Québec, mais plus particulièrement en milieu urbain.

 

Source :
Martin Faucher
Agent de communication et de formation
Fédération des coopératives d’habitation de la Mauricie et du Centre-du-Québec
140, rue Hériot, Drummondville, J2C 1J8
T: 819 477-6986 | 1 888 477-6986 poste 103
Crédit photo : FÉCHMACQ
Libre de droits.

¹ Conseil québécois de la coopération et de la mutualité (CQCM)
² Confédération québécoise des coopératives d’habitation (CQCH)



13 Fév 2023

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