La tournée coop débute : L’Habitat coopératif St-Denys

Niché entre la forêt et la ville, dans une petite rue tourbillonnante du quartier Sainte-Foy, se trouve l’Habitat coopératif St-Denys. Voisine d’un terrain vague, la coopérative se positionne comme une île tranquille tout près de l’université, des centres d’achats et des services de santé. À quelques centaines de mètres de la coopérative, la ville bourdonne et certains résidents peuvent l’apercevoir de leur balcon. Son terrain, bordé par un grand parc, autrefois occupé par la base militaire de Valcartier, est vide pour le moment. Dernièrement, ce lotissement a été vendu partiellement par la ville à trois communautés innues et à la nation Huron-Wendate de Wendake pour lancer leurs projets de logements. C’est dans cette ambiance foisonnante de projets que nous accueille une grand-mère et sa petite-fille. Nous avons un horaire chargé pour la tournée : d’abord la visite d’un logement trois pièces et demie, puis d’un quatre pièces et demie, suivi de la visite des infrastructures communes et pour finir, la rencontre de membres dans la salle communautaire.

 

 

Les logements ont été rénovés dans la dernière année et on ressent la fierté de nous montrer les belles cuisines ainsi que tout l’espace qui est alloué aux locataires. Parmi les infrastructures communes se trouve l’atelier « des gars ». Organisé de manière exceptionnelle, l’atelier est rempli d’outils en tout genre qui semblent tous avoir leur place attitrée. Des pots Masson vissés sous des tablettes servent de rangement à vis et rien ne traine sur l’espace de travail. Tout membre ayant besoin d’outils peut trouver ce qu’il cherche à cet endroit. On nous mentionne d’ailleurs qu’il n’y a pas de comité entretien officiel dans la coopérative. L’entretien est pris en charge par « une gang de gars » qui travaillent pour la coopérative afin de régler les problèmes d’entretien de manière plutôt autonome.

Dans la salle commune, où l’on peut apercevoir une horde d’appareils d’exercice, se trouve un petit bureau sur lequel plusieurs dossiers de couleurs sont disposés. On peut lire sur ceux-ci : « kilométrage », « formulaires », « réquisitions ». C’est par cet endroit qu’une partie des demandes liées à l’entretien et des demandes au C.A sont faites. Par ailleurs, le conseil d’administration travaille actuellement à une transition numérique et il s’est procuré, à cet effet, de nouveaux ordinateurs.  Le bureau du conseil d’administration a une vue sur la salle commune et est muni d’une cuisine. Celle-ci a d’ailleurs été utilisée dans la dernière année pour dépanner les locataires dont la cuisine était en rénovation.

On nous avait mises en garde quant à la possibilité qu’il n’y ait aucun membre présent dans la deuxième salle communautaire pour venir nous rencontrer. C’est cependant devant une salle quasi comble que nous avons eu la chance d’animer une discussion sur la vie dans la coopérative. En rencontrant les membres, tous âgés d’au moins 55 ans, nous nous rendons vite compte qu’ils sont fiers de leur milieu de vie. Ils nous mentionnent notamment qu’ils reçoivent souvent des compliments sur la propreté de l’immeuble. Ils sont également très fiers de l’engagement et la bonne gestion des différents conseils d’administration de la coopérative depuis les 10 dernières années. À plusieurs reprises, les membres expriment leur gratitude quant au travail accompli.

Des membres nous partagent aussi leur parcours de vie et ceux de leurs voisins. Comme l’histoire de la dame qui a loué un appartement avant la construction, seulement avec les plans, ou bien une autre locataire qui a emménagé alors que les travaux n’étaient pas encore terminés. Ces locataires résident encore dans la coopérative à ce jour. Un autre membre nous partage que ses parents vivaient là avant elle, ce qui l’a incité à postuler afin d’avoir son propre logement à la coopérative. Elle se remémore des photos d’eux, lors d’une soirée costumée, dans la salle même où nous nous tenons. Elle nous mentionne, appuyée par d’autres membres, que les temps changent et que maintenant ces soirées ne prennent plus place dans les locaux.

Plus la discussion avance et plus nous approfondissons certains sujets. Dans les enjeux soulignés, les membres insistent sur le manque de participation et de mobilisation des habitants de la coopérative. L’une nous lance : « Ils veulent faire plein d’activités comme des soirées de danse mais quand il vient le temps de les organiser, personne ne lève la main ». Les membres soulignent une corrélation entre la baisse de proactivité des membres et la pandémie que nous laissons tout juste derrière nous. C’est d’ailleurs la plus grande difficulté des dernières années dans la coopérative.

 

Finalement, lorsqu’on a demandé aux membres de se projeter dans l’avenir, bien que les opinions divergent, un projet illumine plusieurs regards : construire un RPA coopératif à la place de leur actuel stationnement. Inspirés par l’initiative de la coopérative La Brunante en Estrie, les locataires aimeraient avoir la possibilité de faire une transition au sein du même organisme lorsqu’ils seront en perte d’autonomie. Actuellement, les résidents vieillissants de leur coopérative se voient souvent dans l’obligation de quitter leur logement parce qu’ils sont en situation de perte d’autonomie. La construction d’une résidence pour ainés permettrait de garder les résidents ensemble jusqu’à la fin.

 

 

Si vous désirez nous inviter dans votre coopérative afin de participer à la tournée coop, vous pouvez nous écrire à rlemieux@fechaqc.coop.



09 Août 2023

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