La coop La Goélette fête ses 40 ans, nous l’avons rencontrée!
Pour ce troisième portrait de coopérative de la Tournée coop, nous avons été invitées à la coopérative la Goélette qui fêtait son 40e anniversaire; un beau samedi d’automne qui nous rappelle que les journées chaudes et pluvieuses de l’été ont enfin laissé place aux journées fraîches et ensoleillées d’automne.
On nous accueille dans une belle petite cour paisible, boisée et aménagée en toute simplicité. C’est le milieu de l’après-midi et le party hot dog est en préparation. Les éléments de la fête s’additionnent tranquillement; convives, voisins, enfants et amis s’agglutinent autour des chips, breuvages et liqueurs. Quelques membres fondateurs se présentent à nous et nous partagent déjà des bribes d’histoires de leur coop. Une ambiance festive s’installe peu à peu, quelques enfants de la coop et leurs amis se sont déguisés pour l’occasion. On est heureuses de faire connaissance avec la coop, les membres qui l’habitent et la font vivre.
La Goélette est l’une des quelques coopératives construites au début des années 80 dans la Pointe-à-Carcy, cette petite section du quartier Saint-Roch qui borde la Rivière Saint-Charles, à l’intersection du quartier Limoilou et du Vieux-Port. La coop est constituée de trois immeubles entourant les espaces extérieurs que les membres partagent : coin de verdure, stationnements et hangars.
L’un des membres fondateurs qui habitent la coopérative depuis 40 ans nous dit que Saint-Roch a beaucoup changé depuis le temps. Toutefois, malgré la recrudescence de l’itinérance, il observe que la Pointe-à-Carcy demeure relativement épargnée des enjeux de cohabitation et la coop bénéficie d’un voisinage relativement tranquille.
On nous dit que la Goélette est en bonne santé financière, que le conseil d’administration est efficace et soucieux de veiller à une saine gestion des affaires. Deux membres fondateurs ayant vécu les aléas du chantier de construction nous parlent d’anecdotes de l’époque de la construction,. Par exemple, la construction enfin terminée, ils ont réalisé que l’immeuble n’était pas du tout insonorisé, “ On entendait tout, tout, tout et ils ont dû refaire les murs en en entier ! Ils nous confient que cette histoire les aide encore aujourd’hui à relativiser l’ampleur des défis qu’ils rencontrent dans la gestion des projets de rénovation actuels. Tous s’entendent sur un point positif à ce chapitre : au niveau structurel, les trois bâtiments de la coop sont excessivement bien construits. En effet, les matériaux utilisés de l’époque étaient de grandes qualités, nous disent-ils.
Aujourd’hui, les jeunes familles qui y habitent apprécient tout particulièrement les grands logements 5 ½ sur deux étages qui offrent une très belle qualité de vie avec le voisinage sympathique, la tranquillité, et la proximité de la nature et de la ville. “ Je payais plus cher mon 3 ½ dans Saint-Jean-Baptise que notre 5 ½ ” nous confie un jeune papa reconnaissant de sa nouvelle vie dans la coopérative.
Le plus gros pavillon de la coopérative est quant à lui constitué de logements un peu plus petits, qui permettent à des couples sans enfants ou des personnes seules d’habiter au cœur de la Basse-Ville avec en prime un accès privilégié au parc linéaire de la Rivière Saint-Charles comme cour arrière. “ Mon fils et sa famille habitent à 10 minutes de marche d’ici, je peux tout faire à pied, c’est merveilleux” nous confie une membre qui habite la coopérative depuis une dizaine d’années et qui a habité quatre différentes coopératives au courant de sa vie. “ Quand j’ai eu mon premier enfant, on a voulu déménager dans un logement plus grand, et maintenant que mes deux enfants sont parti, j’ai déménagé dans un logement plus petit, mon fils a même rencontré son plus grand ami dans la coopérative Le septième ciel “
Un autre membre s’ajoute à la conversation et souligne le fait que les coopératives d’habitation ne subissent pas du tout de la même façon l’inflation que connaît actuellement le secteur immobilier. Le fait que la coopérative soit collectivement propriétaire de ses immeubles la place à l’abri de la spéculation que connaît le secteur privé, ce qui garantit une abordabilité à long terme des logements. Ce nouveau membre responsable du comité d’entretien trouve dans cet avantage la motivation à s’engager dans sa coop pour garantir sa pérennité. Ce fier nouveau papa, ingénieur de profession, trouve le temps et l’énergie de s’investir.
En revanche, un aspect un peu plus difficile pour la coop la Goélette est de savoir susciter et maintenir la participation et l’engagement de ses membres lors des activités. En effet, depuis la pandémie, il est plus ardu de réunir les membres et beaucoup choisissent de plutôt rester de leur côté plutôt que de venir socialiser avec leurs voisins.
Pour ce qui est des projets souhaités pour les années à venir, les membres ont pour objectif de finaliser le chantier de rénovation des salles de bains et par la suite ce sera le démarrage d’un autre gros projet, celui de la rénovation des escaliers et balcons du pavillon principal. Au niveau de la vie associative, les membres de la Goélette ont à cœur le resserrement des liens avec leurs voisins et ultimement, leur souhait serait de réussir à créer un plus grand sentiment de communauté avec les autres coops du secteur de la Pointe-à-Carcy.